Actualités web & presse
Quai des Belges
Il y a 10 ans
2bouts à l'émission Quai des Belges

Le Ligueur - Interview de Foued Bellali
Publié le 31 Mars 2015
© Bea Uhart
La Louvière, début des années 1980. Des enfants jouent dans la rue. Ils sont Italiens, Espagnols, Marocains… Ils rient, ils crient et ils agacent profondément certains passants qui se répandent en invectives : « Vous venez manger le pain des Belges ». Le petit Foued, 12 ans, répond naïvement : « Mais non, chez moi, c’est ma mère qui fait le pain ! ». « Je ne comprenais pas », se souvient-il. Trente ans plus tard, avec son asbl 2 Bouts, fondée en 2008, Foued travaille à mettre ensemble les individus pour leur permettre de se découvrir et de participer à la vie commune.
La première vie de Foued Bellali démarre à Bois-du-Luc, dans les corons de La Louvière. Après un passage à Genk, à l’usine Ford, le père, venu tout droit de sa campagne marocaine, est envoyé au fond de la mine du Quesnoy, puis dans celle du Roton, à Farciennes. Elle sera la dernière à fermer ses portes. Nous sommes en 1984 : « Je me souviens de mon père arborant fièrement sa médaille au retour de la cérémonie qui clôturait définitivement l’histoire des charbonnages en Belgique. »
Vous proposez quoi, Monsieur Bellali ?
Foued fait ses classes sans trop d’encombres jusqu’à la 5e primaire. Les points suivent, même si l’enfant est - comment dire ? - très, parfois un peu trop vivant. « En 5e, l’instit me donnait des consignes tellement abstraites, il m’imposait des exercices sur des choses si improbables que je ne comprenais pas ce qu’il me voulait. Et quand je demandais des explications, il me répondait que j’étais trop turbulent. »
Pour le jeune Foued, l’école perd alors de son sens : pourquoi devoir rester assis si longtemps, pourquoi autant de travaux à réaliser ? Le père est convoqué en fin de primaire pour s’entendre dire que son fils doit s’orienter vers le professionnel. Pour un papa analphabète, la parole d’un professeur est sacrée. Mais Foued se rebiffe, décroche un compromis : une inscription aux Arts et Métiers.
La 1re année se passe sans trop de soucis. Vient la 2e où il se retrouve en électricité. « Je ne dénigre pas cette orientation, sauf si c’est le jeune qui en fait le choix. Moi, ce n’était pas le mien ». À partir de là, le gamin n’en fout pas une rame, brosse allègrement les cours. Les écoles se succèdent, les bêtises aussi (ah, les filles de l’école mixte !) et avec elles, les injustices, les injures racistes : « Des enseignants traitaient Massimo de spaghetti et moi, de marchand de tapis ».
Il atterrit finalement chez sœur Andrée, directrice d’une ultime école dans la région où il n’avait pas encore mis les pieds. Elle ne doute pas de son intelligence, mais décèle vite un problème de comportement. « Qu’est-ce qui ne va pas », interroge-t-elle ? Cette question anodine déclenche chez Foued une gigantesque émotion : « C’était la première fois de ma vie qu’un adulte me posait cette question. Je lui ai répondu qu’on n’avait jamais la parole. Elle me mit alors au pied du mur en me posant cette question : ‘Vous proposez quoi, alors, Monsieur Bellali ?’. J’étais scié. »
Foued qui connaît bien les droits de l’homme et les règles démocratiques grâce à ses leçons, plaide pour une école plus démocratique avec une instance qui représenterait les élèves, une école plus chaleureuse aussi, avec des moments de convivialité.
« Je vous inscris jusqu’à la fin décembre, conclut la directrice. On évaluera ensuite votre parcours. D’ici là, je vous laisse quatre mois pour mettre en place vos propositions ». Foued terminera là son cycle secondaire et fera des études supérieures par la suite.
Je suis revenu en ne voulant plus haïr
La vie de Foued est faite de rencontres providentielles, à l’image de celles avec sœur Andrée, mais aussi avec Boubou, le prêtre-ouvrier. Ce dernier a eu l’intelligence de rassembler les gamins du quartier en les intégrant au mouvement de la JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) où ils apprennent à utiliser d’autres moyens que la violence pour s’exprimer. C’est là que Foued et ses copains vivent leur première heure de gloire : « On a organisé une conférence de presse où l’on dénonçait le racisme au quotidien. Ça a marché du tonnerre. Déjà à l’époque, on nous traitait de terroristes. »
Il apprend aussi à s’indigner sans passer par les coups lorsqu’il accompagne son papa à la commune, rappelle à l’employé qui tutoie et interpelle son paternel par son prénom, que ce dernier a un nom de famille et qu’il n’est pas son pote ! « Mon père me soufflait ‘chut’ dans l’oreille, qu’il n’était pas dans son pays. Je lui répondais : ‘Moi, si !’ »
Providentielles, ces rencontres ? Pas sûr ! Foued a très vite compris que rien ne tombait du ciel et a toujours saisi la main qu’on lui tendait. Ici en Belgique comme au Québec où il a peut-être passé ses meilleures années. Dans le Grand Nord, il croise sur son chemin des personnes qu’il n’avait encore jamais vraiment rencontrées. C’est le déclic.
Déconstruction et reconstruction. Foued voit exploser tous ses clichés bien fossilisés dans sa tête. En manifestant à côté « d’un mec hyper sympa qui partageait toutes mes idées » et qui s’appelait Simon Lévy. En fréquentant des filles qui défendaient à fond la cause féministe. En se liant à des « bourgeois» avec lesquels il passait de longues heures à rêver d’un monde meilleur.
Lui, pour qui le Juif était un ennemi héréditaire, le bourgeois un nanti qui piétine les plus pauvres et la féministe une empêcheuse de tourner en rond, découvre avec stupeur qu’il rejetait la moitié de l’humanité… sans l’avoir jamais rencontrée. De ce long parcours chaotique s’éveillera une conscience que Foued mettra au service d’un projet : 2 Bouts, l’association qui permet aux personnes d’aller l’une vers l’autre.
Eux, c’est nous !
Tout ce qu’il a appris au cours de sa vie, Foued le met en pratique et construit une méthode portée quotidiennement par son association 2 Bouts. Formations, animations, ateliers vidéo pour les jeunes comme pour les profs, les assistants sociaux, les éducateurs… autant de moyens pour encourager les jeunes à s’interroger sur ce qu’ils peuvent mettre personnellement en place pour sortir de la situation dans laquelle ils se trouvent. Que ce soit avec cette jeune fille qui se plaint d’être harcelée par des jeunes gens (« D’accord, tu te sens victime, mais fais-tu le choix de rester dans cette position ou décides-tu d’agir ? ») ou ces jeunes qui, avant de choisir le thème d’une vidéo, établissent des règles de vie coulées dans une charte pour pouvoir mieux débattre par la suite sans se bouffer le nez.
L’association 2 Bouts a plus d’un tour dans son sac pour faire réfléchir les jeunes, pour susciter leur esprit critique et le doute à partir de leurs propres ressources et les mener ainsi à une citoyenneté active.
Heureux, Foued ? « Oui… mais frustré aussi », avoue-t-il en parlant de son pouvoir subsidiant qui met 2 Bouts dans une case alors que l’association travaille transversalement et devrait porter plusieurs étiquettes plutôt qu’une seule. Des règles qui empêchent Foued d’entrer en direct dans les écoles sauf s’il crée des projets entre les associations de quartier et l’établissement scolaire. Un travail de titan…
Propos recueillis par Myriam Katz
Publié le 09-07-2014 à 06h52 - Mis à jour le 09-07-2014 à 07h33
D’après un rapport de l’OCDE dévoilé par La Libre Belgique, l’immigration « rapporterait » en moyenne près de 3.500 euros de rentrées fiscales par individu par an . Toutefois, l’insertion d’une partie d’entre eux ferait toujours l’objet de discrimination : un véritable gâchis pour les économistes et les observateurs.
«Avec la faible croissance du PIB belge ces dernières années, on voit que sans l’immigration, la Belgique serait en récession. » Voici ce qu’assure le politologue et spécialiste des migrations, François Gemenne, mercredi, dans une enquête de La Libre Belgique, alors que les effets de l’immigration resteraient négativement perçus par 72 % des Belges, selon un sondage Ipsos de 2011.
D’après une étude comparative de l’OCDE reprise par le quotidien, « l’effet fiscal et budgétaire des immigrés en Belgique » avoisinerait les 3.500 euros de moyenne, ce qui représenterait près de 1 % du PIB du pays, « pensions mises à part ». De quoi faire dire que « l’immigration ne coûte pas, elle rapporte ».
Comme la France, plus ou moins
En février dernier, Arnaud Montebourg, alors ministre français du redressement productif allait lui aussi dans ce sens, en déclarant sur le plateau du "Grand jury" RTL/ Le Figaro /LCI que « l'immigration coûte 47,5 milliards et (…) rapporte 60 milliards » à son pays. De nombreux rapports renforcent ce bilan, à commencer par une étude de l’université de Lille de 2009, citée par La Libre, et un audit de l’Assemblée nationale française datant de 2011. « Même le conseil d'orientation des retraites parvient à la conclusion que les immigrés pèsent d'un poids positif dans la sauvegarde de notre système social », concluait l’actuel ministre de l’Économie française.
En Belgique, si de telles études n’ont encore jamais vu le jour, nombre d’économistes tombent d’accord avec le constat français, à quelques nuances près. « L’immigration en Belgique a plus ou moins le même âge qu’en France, mais elle est plus qualifiée (…) plutôt intra-européenne », à 70 %, selon le rapport annuel Migration, du centre fédéral Migration, sorti le 24 juin dernier.
« Des effets positifs », mais un vrai paradoxe
Professeur à l’UCL, Frédéric Docquier confiait à la Libre les bienfaits de l’immigration, qui génère « généralement des effets légèrement positifs sur les salaires, tout en affectant très peu le taux de chômage ». Une déclaration vérifiée par les données de l’OCDE, qui noterait un impact de + 0.27 % sur les salaires, via l’immigration.
Si les chiffres sont plutôt bons, ils pourraient être bien meilleurs, car si la Belgique est un des pays européens où les immigrés rapportent le plus, il est également l’un de ceux où leur chômage est le plus conséquent.
Parmi les immigrés nés hors Europe, il flirterait avec les 14 % pour les immigrés, d’après l’étude de la Banque Nationale de Belgique, parue en décembre 2012, voire 17 % pour l’OCDE. En revanche, seuls 6.7 % des immigrés actifs européens seraient sans emploi.
« Il y a un énorme potentiel à exploiter, mais (il) se trouve bridé par les discriminations dans l’accès à l’emploi », poursuivait François Gemenne, en accord avec le rapport parallèle du Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme (CERD), de janvier 2014.
Une diminution historique du nombre d’immigrés
Une véritable aubaine qui, outre les inégalités et les discriminations, pourrait ne pas être pleinement exploitée d’après La Libre. La faute à une baisse de 10 % de l’immigration internationale en 2012, la première depuis deux décennies.
Entre 2011 et 2012, « la différence de 13.500 immigrés enregistrée priverait l’État belge, en théorie, de 47 millions d’euros de recettes fiscales », écrit la journaliste, avant de pointer les conséquences sur le marché du travail : « Sans pouvoir prédire l’avenir, on peut aisément imaginer qu’à la sortie de crise, on manque de capital humain dans certains secteurs, ce qui pourrait freiner la reprise et nous déforcer au niveau international », explique l’économiste Frédéric Docquier à La Libre.
De son côté, le centre fédéral Migration tient à rester plus prudent dans son bilan, avançant qu’« à ce stade, il est difficile de tirer de grandes conclusions sur la diminution des immigrations ».
La Libre Belgique
L'immigration ne coute pas, elle rapporte La libre Belgique
Le Pen, la barbe, la bourde et le Buzz
Seb Musset
Là où se rend compte que le sourire reste l'arme la plus efficace:
Hier matin sur l'antenne d'Europe 1, Marine Le Pen, présidente du FN, a émis des réserves sur la récente libération de quatre otages français.
En effet, après trois ans de captivité par AQMI, les ex-détenus ont eu l'idée (séditieuse entreprise pour le moins anti-patriotique) de descendre de l'avion à Villacoublay sans bouteille de Beaujolais sous le bras, ni chapelets de saucisson autour du cou comme c'est l'usage en Gaule depuis la création des Hauts-de-Seine par Jeanne d'Arc (si, je l'ai lu dans Valeurs Actuelles).
Race, caste et genre en france
10 mai 2005 - Christine Delphy
L'auteur se propose d’analyser l’oppression des populations maghrébines, puis de leurs enfants selon trois axes :
le premier est la façon dont la construction sociale qu’est la “ race ” s’articule avec cette autre construction sociale qu’est le “ sexe ”. Ces deux construits sociaux sont bâtis de la même façon, par et pour la domination. Ils interagissent de façon complexe, car il s’agit de deux systèmes de domination qui sont distincts bien qu’ils soient semblables dans leurs mécanismes de production.
Immigration : le mythe de l'invasion - RTBF Societe
Odile Leherte , RTBF
Combien l'immigration coûte-t-elle à la Belgique ? Quelle est la proportion d'immigrés en Wallonie ? L' IWEPS, l'Institut wallon d'évaluation de la prospective et de la statistique a posé la question au citoyen wallon dans son baromètre social. Constat: leurs réponses étaient très éloignées de la réalité.Les Wallons estiment en moyenne à 26,9% le pourcentage de la population immigrée. Un Wallon sur 12 pense même que les immigrés représentent plus de la moitié de la population wallonne.
Ces chiffres sont en effet très éloignés de la réalité : ils représentent en fait 14% de la population en Wallonie.
Marfouk Abdeslam, docteur en économie et chercheur à l’IWEPS a analysé ces statistiques et s’est rendu compte qu'il y avait un lien entre la perception des Wallons du nombre d’immigrés et de la perception de leur impact: "Plus ils pensent que les immigrés représentent une charge pour les finances publiques, plus ils pensent qu’ils prennent le travail des gens nés dans le pays, plus ils vont surestimer l’immigration. En général, quand on a des craintes par rapport à un groupe, une minorité, quelle que soit cette minorité, afro-américaine, maghrébine, juive, on va avoir tendance à surestimer son poids démographique".
41 % des Wallons pensent en effet que les immigrés prennent le travail des gens nés en Wallonie.
68 % des Wallons pensent que les immigrés sont une charge pour la sécurité sociale du pays.
Des études démentent ces idées reçues. En juin, une étude de l'OCDE pointait que l'immigration, loin d'être une charge pour les dépenses publiques, pouvaient au contraire représenter une opportunité budgétaire.
Cette étude s'ajoute à plusieurs autres, ces dernières années, évoquant un bilan de l'immigration plutôt positif pour la Belgique. "Ça veut dire qu’ils versent plus à l’état qu’ils ne reçoivent en terme de prestations. Une étude montre que 15 % des travailleurs immigrés sont indépendants et créent donc leur propre emploi, sans compter que les entrepreneurs immigrés créent 100 000 emplois en Belgique".
Karim El Otmani est Marocain, il est arrivé en Belgique à l’âge de 15 ans. Il est l’un de ces immigrés créateurs d’emplois. Il a créé son entreprise de construction en 2004. "C'est le challenge, j’aime bien la construction, j’aime bien ce que je fais. J’ai commencé seul il y a 9 ans mais maintenant il y a une dizaine d’ouvriers qui travaillent pour moi".
Karim forme même un apprenti sur ses chantiers. "Je ne prends le travail de personne. Déjà il y a une pénurie dans les métiers de la construction. C’était la galère pour trouver un maçon, un coffreur, ces métiers-là sont en pénurie".
Pour Karim, tout ceci n’est pas une question de nationalité. "On travaille, on paye des impôts, comme tout le monde".
Montée du fascisme
Alain Badiou
Si l'on prend le mot « fascisme » dans son sens générique, c'est-à-dire si l'on n'a pas immédiatement en tête les formes déchaînées du fascisme (le nazisme ...), je pense qu'on peut soutenir qu'en France, aujourd'hui, et peut-être même dans toute l'Europe, il y a un processus rampant de fascisation.
Le processus qui amène à la constatation de la montée de Marine Le Pen se révèle dans la montée des thèses qu’elle défend et dans la peur des autres formations et femmes ou hommes politiques devant cette montée et l’affirmation de ces thèses. Or la peur n'est pas bonne conseillère en politique car la peur consiste à dire : « il faut faire ce que demande Madame Le Pen sinon c’est elle qui va nous vaincre en remportant par exemple les élections. » Par contre, il est certain que c’est en étant courageux face à ces thèses et en s’opposant frontalement à elles qu’on rompt le cycle de la peur.
Si la situation n'est pas bonne, c'est qu'elle autorise le retour de catégories identitaires. Parce que le fonds de Marine Le Pen ce sont des catégories identitaires, elle n'annonce pas qu'elle va abolir la propriété privée, c'est le moins qu'on puisse dire, sa clientèle est composée de gens qui en sont absolument partisans. Les catégories identitaires fonctionnent comme une espèce de refuge ou d'abri contre les risques que le capitalisme fait courir aux classes moyennes qui, en Europe, sont ébranlées par l'idée que la bénévolence du capitalisme à leur égard n'est pas illimitée.
Les catégories identitaires ont ici un double avantage :
-Elles permettent d'abord de fixer un point d'appui (« je suis français – ce qui est bien par soi-même – et l'autre l'est pas » )
- Ca désigne un responsable. Il est quand même frappant que quand il y a une crise du capitalisme on trouve un responsable en allant chercher vraiment très bas. On ne sort pas de la fable de La Fontaine «Les animaux malades de la peste » … C'est quand même inimaginable que, quand on sait que les gens qui ont dévasté la situation sont des gens qui maniaient des milliards dans des conditions acrobatiques, qui faisaient des bénéfices gigantesques sur du vent, eh bien que le coupable de tout ça c'est le Roms, comme ils l'appellent, le Tsigane accusé d'être un voleur de poulets. Ce genre de bandits bénéficient de l'impunité à travers une manipulation identitaire qui est d'un sordide qui demande qu'on s'élève avec une énergie sans limites. Il faut se lever sur ce point. Et il faut se lever assez tôt, parce que dans les années 30, beaucoup de gens n'y ont pas cru.
La manipulation identitaire, quand elle commence à prendre, devient une arme très dangereuse, elle devient l'abri dans lequel la subjectivité se calfeutre contre le monde tel qu'il est et qu'elle ne voit plus. Quand vous pensez que tout ça c'est la faute des filles qui ont un foulard sur la tête ou du gitan qui passe dans un village, c'est que vous ne voyez plus le monde tel qu'il est, vous êtes aveugle, littéralement. "